
Homélie du Père Emmanuel-Marie :
L’Esprit Saint souffle sur les apôtres au jour de la Pentecôte, et se répand comme un feu, pour constituer l’Église. L’Esprit Saint est l’âme de l’Église. Il est sa vie, son unité, et quand la tempête se déchaîne pour faire sombrer la barque de Pierre, le Saint-Esprit est toujours là pour colmater les brèches, pour la guérir de ses maux. Les chrétiens ne devraient jamais se lasser d’implorer le secours de l’Esprit Saint. « Viens, Saint-Esprit, sois ma lumière, ma force, ma consolation » : une invocation qu’il faudrait avoir toujours sur les lèvres et dans le cœur.
L’Esprit Saint est l’âme de l’Église. En même temps, Il souffle où il veut ; le champ d’action de l’Esprit ne se limite pas à l’Église ; il s’étend à toute la création. On peut aller jusqu’à dire qu’aucun lieu, aucun être n’est privé de son action. Il y a une prière chantée aux Vêpres de la liturgie byzantine qui commence ainsi : « O Roi céleste Consolateur, Esprit de vérité, Toi qui es partout présent et qui remplit tout… ». L’Esprit Saint agit partout et à chaque instant. Il agit à travers les personnes pieuses de l’histoire sainte, mais aussi en dehors d’elles. « Toute vérité, dit saint Thomas d’Aquin, vient de l’Esprit saint, quelque soit celui qui la prononce ».
Alors, on pourrait se poser la question : pourquoi la Pentecôte si l’Esprit est partout présent ? Il est présent partout par son action, mais, une chose est de bénéficier de l’action de quelqu’un, autre chose est de jouir de son amour et de son amitié. À la Pentecôte, il n’est pas seulement question d’action de l’Esprit, mais de sa Venue en personne : « Le Père vous enverra un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous »… Il s’agit d’une personne divine qui nous introduit dans la vraie connaissance de Dieu, dans son mystère trinitaire d’Amour : un seul Dieu, à la fois Père, Fils et Saint-Esprit, et qui est tout Amour : « nous viendrons à lui, et chez lui, nous ferons notre demeure ». Jésus utilise un langage nuptial, car l’Église est l’Épouse du Christ et de l’Esprit ; La personne du Saint-Esprit vient faire de notre cœur sa résidence dès le baptême, et chaque fois que nous participons à la célébration d’un sacrement, avec le cœur, c’est-à-dire avec foi, espérance et amour, Il vient. La foi est un don que nous devons cultiver, en nous prononçant pour Lui, en nous décidant à aimer Jésus-Christ, à garder sa Parole, et comme le dit st Paul aux Romains : « en tuant les agissements de l’homme pécheur ». Cela se fait par la contrition de nos péchés exprimée dans la prière et en confession. « Celui qui se prononcera pour moi, je me prononcerai pour lui » dit le Seigneur. Quelle assurance cela nous donne ! Un soutien dans les épreuves, une protection contre les pièges de l’Ennemi, et dans le monde à venir l’héritage bienheureux des fils et filles de Dieu.