
Comme cet évangile nous fait du bien ! il nous dit tellement de choses capitales. D’abord, il nous révèle l’identité de Jésus et sa mission : « Qui est cet homme pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » Qui a pouvoir sur les éléments de la nature pour les ordonner aux besoins de l’homme, sinon le Créateur de cette nature ? C’est l’évidence : Jésus est l’Homme-Dieu, Dieu fait homme, et sa mission est de nous libérer de toute détresse qui affecte notre corps, notre âme ou notre esprit. Il est le Prince de la paix.
Nous savons aussi ce que représente cette barque dans laquelle Jésus est montée avec ses apôtres : C’est l’Église ! Qu’avons-nous à craindre si nous sommes éveillés avec Jésus dans la barque ? Au cœur des pires détresses, Jésus est là, toujours là, avec nous. Nous ne risquons rien. Le danger devient réel si nous dormons nous-mêmes, car nous sommes responsables de nos vies. Si nous dormons, nous pouvons risquer de passer par dessus bord et de boire la tasse. C’est pourquoi le Seigneur nous a recommandé de veiller, d’être vigilants. Mais que Jésus dorme… ce n’est pas un problème. Il est des situations où l’on peut avoir l’impression que Jésus dort, que l’on ne le sent plus présent ni agissant, alors que nous nous débattons. Ne craignons pas ces états, Il est là près de nous, même si nous ne le sentons pas.
Jésus dort pour que nous cessions de vouloir nous en sortir par nous mêmes, tout seul, orgueilleusement. Il veut que nous l’appelions. Appeler Dieu, c’est prier. La prière rétablit la relation filiale avec notre Bon Père du ciel, et nous remet dans l’humilité. La prière ne doit pas être d’un instant seulement, elle doit être continuelle, parce que la détresse nous guette à tout moment. Tant que le Seigneur n’est pas revenu, nous sommes dans un monde aux prises avec les ténèbres intérieures et extérieures. C’est Jésus qui rétablit l’ordre et l’harmonie à l’intérieur de nous-mêmes et dans le cosmos, il le fait par le Saint-Esprit qui nous est donné d’une manière privilégiée à nous les chrétiens. Nous le faisons venir par notre prière persévérante, par la réception des sacrements qui sont de véritables effusions du Saint-Esprit et par nos œuvres de miséricorde, qui ne sont pas les nôtres mais les siennes.
Quel pouvoir nous avons, nous chrétiens ! Le démon le sait, c’est pour cela qu’il cherche à nous nuire. Jésus a calmé la tempête, mais ce sont les disciples du Christ qui ont provoqué son intervention ; et toutes les barques en profitent, même celles des païens qui ne connaissent pas l’amour de Dieu. Toute l’humanité en profite… Si le monde va mal, nous devons nous en prendre à nous-mêmes. Le monde va mal parce que le petit reste des chrétiens ne remplit pas son office, parce qu’ils n’ont pas suffisamment dans la prière, parce qu’ils n’ont pas les noms de Jésus et de Marie dans leur cœur et sur leurs lèvres, parce qu’ils ne viennent pas suffisamment mendier sa paix dans la Sainte Eucharistie, là où Il est vivant, là où son Cœur palpite d’amour pour nous et non seulement pour nous mais pour tous les hommes. Rappelons-nous ces paroles de saint Paul que nous avons entendus : « Il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour lui qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Co 5, 15) Amen