Noël C

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  • Dernière modification de la publication :11 mars 2025
2024 12 25 Noël

Homélie du Père Emmanuel-Marie :

« Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). Le Messie, le Fils de David, vient dans sa ville, Bethléem, et il est contraint de naître dans une étable, parce que, dans la salle commune, il n’y a pas de place pour Lui. Le Messie d’Israël vient chez les siens, mais il n’y est pas reçu. Lui qui a tout créé avec sagesse et par amour, Lui qui a donné à l’homme d’être l’intendant de sa création, eh bien l’homme ne veut pas le recevoir !
Cela ne concerne pas seulement la génération d’Hérode ou de Ponce-Pilate, mais toutes les générations, et particulièrement la nôtre, héritière du siècle des lumières, qui proclame un humanisme sans Dieu, une science qui prend la place de Dieu et au nom de laquelle les projets les plus fous sont rendus possibles à cause de l’apostasie généralisée (l’apostasie, c.-à-d. La perte de la foi sous l’influence des puissants de ce monde et des médias à leur service). On sait bien qu’une société où Dieu n’est pas considéré, se déshumanise, car l’homme est fait pour Dieu. Il ne peut vivre sans son Créateur qui le fait être et qui est la source de sa bonté.
Mais, bonne nouvelle ! Dieu vient chez nous, au cœur de nos ténèbres. À nous de lui préparer une place. À nous d’éteindre nos écrans, à nous de descendre dans le sanctuaire de notre cœur où se vit la rencontre avec le Seigneur qui frappe à la porte de notre cœur, pour nous inviter à la prière. La prière nous détourne de ce bonheur factice que nous recherchons si souvent dans des futilités, elle nous recentre sur l’essentiel qui est notre bonheur éternel qui passe par l’amour de Dieu et l’amour du prochain, ce pauvre à côté de nous, à qui nous pouvons faire du bien ne serait-ce qu’à travers un sourire, un message d’encouragement, un geste d’affection…
Pour goûter le vrai Noël, que certains veulent faire disparaître au profit d’une fête mercantile, nous avons besoin d’ouvrir nos cœurs aux paroles de l’Évangile et de nous en pénétrer. Elles sont une lumière si nécessaire face à toutes les images et informations déversées par notre société de consommation qui a perdu son héritage chrétien. Noël est le message fondamental de l’humilité de Dieu, de sa tendresse, de sa miséricorde, offert à tous, aux pauvres, aux riches, aux pécheurs, aux justes, aux malades comme aux bien-portants… « À tous ceux qui l’ont reçu, … il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12).
Il y a ceux qui le rejettent, mais il y a tous ceux qui l’accueillent ; et cet accueil par le petit nombre, c’est le monde nouveau, la cité sainte qui commence ici-bas, qui s’achève dans le ciel et qui, au Jour du Seigneur, réconciliera le ciel et la terre. Le « petit reste » peut paraître aujourd’hui dérisoire, mais si les actes de ce petit reste sont vécus en Dieu, dans Sa Volonté Sainte, ils ont une puissance toute divine, une puissance infinie, qui compense largement tous les péchés du monde. Le petit reste qui vit en Dieu, a le pouvoir de changer la face de la terre et de faire venir le Seigneur de gloire, le Prince de la paix, qui seul apportera la paix au monde. Demandons cette grâce inestimable de vivre toutes nos actions en Dieu, de laisser Dieu vivre et agir en nous, jusque dans l’ordinaire de notre vie. Pour cela, nul besoin d’actes extraordinaires… Qu’ont vu les bergers ? Un nouveau-né dans les bras de sa mère et de son père… Demandons cette grâce, demandons le don de sa Volonté Divine, et la conscience du monde changera, et nous verrons le salut de Dieu, nous verrons sa gloire. Amen