
Homélie du Père Emmanuel-Marie :
Tandis qu’Il les bénissait, Il se sépara d’eux et fut emporté au ciel. Curieusement, cette séparation ne laisse pas les disciples dans la tristesse, bien au contraire… « Ils retournèrent à Jérusalem, remplis de joie. Et ils étaient sans cesse dans le temple à bénir Dieu. » D’où leur venait cette joie ? De la promesse de la venue de l’Esprit Saint, cet Esprit qu’ils ont déjà reçu, et qui est à l’œuvre dans leur cœur. Rappelons-nous, à la résurrection, Jésus souffle sur eux en leur disant : « recevez l’Esprit Saint » et parce qu’ils sont fidèles à la grâce reçue, ils en recevront une mesure plus grande à la Pentecôte. « A celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance » (Mt 25, 29) Dieu donne à celui qui a le cœur ouvert par la vertu d’humilité et qui cherche la vérité. Les apôtres sont dans la joie en raison de la promesse que leur a faite qu’ils seront revêtus d’« une puissance venue d’en haut » (Lc 24, 49). Voilà le motif de leur joie : la foi en ce qu’ils ont reçu et l’espérance en les promesses que le Seigneur leur a faites.
Depuis la Résurrection du Christ, c’est toujours cela qui anime l’Église : Les chrétiens vivants savent que le Christ s’est offert une fois pour toutes par sa mort et sa résurrection « pour enlever les péchés de la multitude », ils mettent leur foi dans ces paroles de vie, et ils savent qu’il « apparaîtra une seconde fois pour le salut de ceux qui l’attendent. » (Hb 10) On attend Le Seigneur qui vient, en veillant dans la foi, avec Marie, l’Épouse de l’Esprit, Celle qui rend l’action de l’Esprit irrésistible. Marie nous apprend plus que jamais à persévérer dans la prière, à l’imiter dans sa charité empressée, et elle nous assure qu’à la fin son Cœur immaculé triomphera, et qu’un temps de paix sera donné au monde. »
Ce règne de paix, nous le désirons tous, et nous pouvons en hâter l’avènement, par notre foi, notre espérance et notre charité, qui grandissent à l’école de Marie. « Est-ce maintenant que tu rétabliras la Royauté en Israël ? » demandent les apôtres, sachant que c’est à travers ce Règne du Roi-Messie que la paix, s’établira sur toute la terre. Jésus leur répond : « il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixé de sa propre autorité » (Cela veut bien dire que ce règne de paix viendra, à l’heure fixée, que le Père connaît) « mais vous allez recevoir l’Esprit Saint qui fera de vous mes témoins ». Puissions-nous être remplis de cette espérance et attirer sur nous le don de Dieu à la mesure de notre désir. Vous connaissez cette anecdote du pape Jean XXIII : Après son élection, un ami lui dit : « Comme ta charge doit être lourde ! » Et Jean XXIII de lui répondre : « C’est vrai, le soir, quand je me couche, je pense, Angelo, tu es le Pape… et j’ai du mal à m’endormir ; mais après quelques minutes, je me dis, Angelo, que tu es bête ! le responsable de l’Église, ce n’est pas toi, c’est le Saint-Esprit ! Alors, je me tourne de l’autre côté et je m’endors… ». Ayons cette même confiance dans le Saint-Esprit et soyons de ceux qui l’attendent avec foi, espérance et amour, en Église.