5ᵉ dimanche de Pâques C

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  • Dernière modification de la publication :18 mai 2025
2025 05 18 la lumier de dieu

Homélie du Père Emmanuel-Marie :

L’Évangile de ce 5 dimanche de Pâques nous ramène au jeudi saint, pour que nous n’oubliions pas, dans nos alléluias pascals, la dimension du sacrifice. De toutes manières, les réalités parfois cruelles de cette vie sont là pour nous la rappeler : Dieu nous a aimés en livrant sa vie pour nous. La Pâque des juifs (qui s’écrit au singulier) désignait à l’origine l’agneau du sacrifice. Et pour nous chrétiens, Pâques (qui s’écrit au pluriel) c’est trois jours, c’est le triduum pascal qui commence par son Saint Sacrifice sacramentel, se continue par son sacrifice sanglant et s’achève par sa résurrection, mais le cœur du message pascal, c’est le Fils de Dieu qui, par amour, se livre entièrement pour la rédemption du monde, c’est-à-dire pour qu’adviennent les cieux nouveaux et la terre nouvelle.

La Pâques du Christ, c’est tout cela, et nous devons en vivre. Comment Jésus donne-t-il sa vie ? En commençant par accepter la trahison de l’ami choisi. Quand Judas fut sorti, Jésus dit :« Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui ». Dieu ne veut jamais le mal, mais il le permet pour un bien supérieur qui est la rédemption du monde.

Cette pensée peut nous aider à vivre le commandement d’amour qui va jusqu’à aimer nos ennemis. Nous ne pouvons pas le vivre sans le secours de la grâce, et c’est bien pour cela que le mystère de Pâques commence par l’institution de l’Eucharistie où ses disciples peuvent communier à Sa Sainte Présence eucharistique pour avoir la force de souffrir, de mourir afin de ressusciter à une vie nouvelle, au ciel nouveau et à la terre nouvelle dont nous parle l’Apocalypse.

La Messe est pour nous le Calvaire, disait Padre Pio. Nous devons la vivre comme Marie au pied de la croix, en partageant ses sentiments, son désir ardent de participer avec son Fils à la rédemption du monde. Aimer c’est faire sienne la volonté divine qui peut être très coûteuse parfois, comme ledit st Paul : « il faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu », mais si nous nous offrons au Christ avec Marie, nous goûterons une paix et une joie surnaturelles, fruits de sa grâce qui nous rend meilleurs, et qui hâte les temps, c’est-à-dire l’avènement de son Royaume où « il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur ».

Mon espérance va-t-elle jusque-là quand je communie ? Est-ce que j’offre ma volonté à Dieu qui est mort et ressuscité pour moi ? Est-ce que je désire mourir avec Lui, mourir à mon péché, pour ressusciter avec Lui à la sainteté ? Comme je suis pécheur et plein d’infirmités, j’ai besoin de cet admirable échange, j’ai besoin de sa grâce, de ses mérites, du souffle de son Esprit. Je ne vais pas à la messe par obligation, j’y vais par nécessité… pour supporter les épreuves, pour vaincre mes peurs, mes découragements, mes peines, en somme pour être meilleur. Paul et Barnabé exhortent à cet abandon à la grâce qui passe par la prière et l’imposition des mains, signe des sacrements. À nous la coopération, mais à lui l’action principale, car c’est Lui, le Maître d’œuvre. L’heure vient bientôt, où le règne du mal sera anéanti et où la justice triomphera, nous disent les dernières paroles de l’Apocalypse, croyons-le. La Vierge, par ces messages nombreux, nous y prépare. Soyons prêts. Amen