
Homélie du Père Emmanuel-Marie :
Quelles paroles pleines d’espérance que celles de l’Évangile de ce jour : « La volonté du Père, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour ». Le chrétien ne doit jamais s’écarter de cette espérance, en sachant que le oui de la foi peut être donné, après la mort clinique, juste avant le jugement, lors d’un ultime appel de la miséricorde, comme en témoigne Ste Faustine, Marthe Robin, et d’autres mystiques. Et Dieu, qui est au-delà du temps et de l’espace, tient compte rétrospectivement de toutes nos prières dites après la mort de celui que nous avons aimé, pour que la grâce lui soit donnée au moment ultime, et qu’il puisse dire : « Seigneur, je crois, pardonne-moi mon manque de foi. »
« Celui qui voit le Fils et croit en lui a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». Mais ce « oui » de la foi ne l’affranchit pas de la nécessité d’avoir encore à se purifier, puisque « rien d’impur ne pénètre le ciel » (Ap 21). Ceux qui sont au purgatoire ne peuvent plus rien pour eux-mêmes, mais nous, nous pouvons pour eux, en offrant à leur intention le Sacrifice de la Messe, le Sang précieux du Christ versé pour les pécheurs. Nous pouvons aussi prier le chapelet, allumer un cierge, nous signer avec de l’eau bénite, mais rien ne leur est plus utile que la Sainte Messe.
Pour l’illustrer, le Curé d’Ars aimait raconter à ses paroissiens cette histoire : Un prêtre venait de perdre un ami très cher. (il y a de fortes chances que ce prêtre, c’était lui-même) Alors qu’il priait pour le repos de son âme, le Seigneur lui fit voir qu’il était au purgatoire et qu’il souffrait beaucoup. Le lendemain, sans hésiter, il offrit la messe pour son ami et à la consécration, il tenait l’hostie dans ses doigts et fit cette prière : « Père, tu tiens l’âme de mon ami au purgatoire, et moi, je tiens le corps de ton Fils entre mes mains. Faisons un échange, délivre mon ami, et je t’offre ton Fils avec tous les mérites de sa passion et de sa mort. » Il fut aussitôt exaucé, car au moment de l’élévation, le prêtre vit l’âme de son ami, s’élever au Ciel. Le Curé d’Ars concluait cette histoire en disant : « Quand nous voulons délivrer une âme du purgatoire, faisons de même. Par le Saint Sacrifice de la Messe, offrons à Dieu son Fils bien-aimé avec tous les mérites de sa passion et de sa mort, et Il ne pourra rien nous refuser. »