Dimanche du Christ-Roi de l’univers

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  • Dernière modification de la publication :25 novembre 2025

2025 11 23 christ roi misericordieux

Homélie du Père Emmanuel-Marie :

Pilate a fait écrire en haut de la croix : « Celui-ci est le Roi des juifs », mais nous savons que Jésus a livré sa vie, pas seulement pour les juifs, mais pour tous les peuples de la terre, et même pour sauver la création toute entière qui attend, elle aussi, l’heure de sa délivrance. C’est ce que signifie cette fête du Christ-Roi de l’univers qui vient à la fin de l’année liturgique, comme pour nous dire : « gardez courage, les souffrances du temps présent n’auront pas le dernier mot. Le dernier mot revient au Christ et à sa victoire sur tout l’univers.

Jésus est-il le Roi de ce monde ? Il est le Roi de sa création, mais il n’est pas le Roi de ce monde, car le monde que nous connaissons est bâti sur l’attrait du plaisir, de l’avoir et du pouvoir, et ce, depuis le péché originel. Notre civilisation moderne, depuis le Siècle des lumières, n’a fait qu’accentuer les conséquences de cette logique naturelle désordonnée, en s’affranchissant de plus en plus de Dieu, jusqu’à proclamer sa « mort ». Or, on ne peut pas éliminer Dieu sans condamner l’homme. Car le cœur de l’homme est blessé, et à cause de ses blessures, il est enchaîné à cette logique de la convoitise qui le fait devenir loup pour son frère.

Jésus-Christ est le seul qui puisse le guérir et lui rendre sa liberté. C’est pourquoi Lui seul peut libérer le monde de ses chaînes, en visitant le cœur de chacun. Mais sa visite nécessite notre consentement. Il nous a créé sans nous, dit st Augustin, mais il ne veut pas nous sauver sans nous. Il nous sauve en donnant sa vie sur la croix, crucifié entre deux brigands. Et sur la croix que fait-il ? Il excuse les pécheurs que nous sommes, et Il accueille dans son Royaume le larron repentant. Nous ne sommes pas sauvés d’office ; nous devons emprunter un chemin, celui du bon larron, qui que nous soyons, c’est-à-dire celui de la reconnaissance de notre péché, celui du regret, du repentir, et de la crainte de Dieu qui n’est pas de la peur, mais qui veut dire : se laisser toucher par sa miséricorde, et de ne plus vouloir le décevoir.

La plupart du temps quand nous péchons, nous ne savons pas ce que nous faisons, parce que notre conscience est obscurcie et notre volonté affaiblie ; et notre inconstance fait que nous ne gardons pas notre cœur tourné vers Jésus ; c’est pourquoi la messe commence toujours par le rite pénitentiel où nous demandons pardon. Et quand nous arrivons systématiquement en retard par notre faute, cela compromet les fruits de la célébration. S’il n’y a pas de repentir, ni de désir sincère de lui plaire, il n’y a pas de guérison, et nous repartons avec notre péché. Mais si le péché interpelle notre conscience, si le repentir est là, que le péché est déposé dans la prière, puis en confession, pour revenir à Lui, Il nous renouvelle aussitôt sa confiance et nous offre son Salut. La solennité d’aujourd’hui invite chacun à s’interroger : Jésus est-il le Roi et Seigneur de ma vie ? Préside-t-il à toutes mes pensées, mes paroles et mes actions, préside-t-il à mes décisions ? J’ai toujours à me convertir. Et c’est en travaillant à le laisser régner en mon cœur, que je fais venir son Règne, qui seul a le pouvoir de pacifier la terre.