
Homélie du Père Emmanuel-Marie :
En ce monde blessé règnent la violence et l’injustice, nous rappelle l’Évangile. Et Jésus laisse entrevoir une intensification des douleurs à la fin des temps, avec des guerres totales comme celles qu’on a eu XXᵉ siècle, accompagnées d’un déchaînement des éléments naturels. Tant que Jésus n’est pas revenu dans la gloire, Satan use de son pouvoir maléfique pour empêcher l’établissement du règne de Dieu et inciter les hommes à la corruption, au mensonge, à la haine et à la violence. Dans ce contexte infernal, le Seigneur nous invite à ne pas avoir peur, car le mal est déjà vaincu par sa mort et sa résurrection. Même au plus fort de la tourmente, il est avec nous et il nous promet que « pas un cheveu de notre tête ne se perdra » et que nous vaincrons par notre persévérance.
Notre persévérance doit porter sur notre amour de Dieu et du prochain. C’est-à-dire sur notre capacité à donner notre vie pour plaire à Dieu. Or ce qui plaît à Dieu, c’est notre sanctification, notre progrès dans la sainteté. Et st Paul nous rappelle que le travail honnête est un moyen de sanctification, notre zèle à fuir l’oisiveté et toute forme de corruption. Le pape François s’était adressé aux jeunes il y a quelques années, en leur demandant d’éviter la culture du canapé devant un écran. L’Évangile nous met en garde aussi contre les faux prophètes qui se prennent pour des sauveurs… ils sont nombreux dans la politique…
Un jour viendra où ce monde de violence, de corruption, et d’injustices finira, parce que le Jour du Seigneur se lèvera, pour récompenser ceux qui le servent, pour triompher des cœurs indécis et affaiblis, et pour mettre ceux qui sont en guerre contre Dieu, hors d’état de nuire. Il viendra le Seigneur, dans la puissance du Saint-Esprit, c’est-à-dire dans la force de son Amour qui sera comme une fournaise ardente. L’Église, comme une mère, est chargée de nous préparer à ce grand Jour annoncé par les prophètes et chanté par le psalmiste. L’Église nous y prépare par la prière, par ses sacrements, par ses enseignements qui nous stimulent à la charité, comme le fait le pape François qui nous exhorte à accueillir celui qui a tout perdu.
L’Amour de Dieu, cette fournaise ardente qu’évoque Malachie, veut sauver tous les hommes en les guérissant de toute forme de convoitise. Plus nous sommes dociles à l’Esprit, en faisant du Christ notre plus grand Ami, plus nous lui permettons de nous purifier du mal qui est en nous, et de nous consoler des peines de cette vie ; plus nous sommes avec Lui, plus il nous détache du vieux monde, et nous fait désirer le monde qui vient. À l’inverse, plus nous résistons au Saint-Esprit et à ses appels à la conversion, plus nous risquons de ne pas supporter les peines de cette vie, et de ne pas être prêt pour le grand Rendez-vous du Jour du Seigneur. Demeurons unis à Jésus, unis à Marie, pour rester sereins quoi qu’il arrive, même si les douleurs s’intensifient. Leurs deux Cœurs unis sont un Rempart pour nous, jusqu’à l’enfantement de ce que Jean-Paul II a appelé la civilisation de l’amour.