16ᵉ dimanche du T ord C

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Dernière modification de la publication :20 juillet 2025
2025 7 20 marthe et marie johannes vermeer

Homélie du Père Emmanuel-Marie :

L’hospitalité a du prix aux yeux de Dieu. Quand nous accueillons l’étranger dans le besoin, c’est Dieu que nous accueillons. Nous voyons dans la première lecture, l’attitude spontanée d’Abraham, plein de bonté pour ces trois voyageurs mystérieux, à qui il offre de se désaltérer et de se restaurer à l’ombre de sa tente. « N’oubliez pas l’hospitalité, car grâce à elle, certains ont accueilli des anges » dit l’auteur de l’épître aux hébreux. Toutes les peines que nous nous donnons au service de la charité trouveront un jour leur récompense éternelle. Aujourd’hui, face au terrorisme qui semble de moins en moins maîtrisable, la tentation est grande de se laisser gagner par la peur de l’étranger.

L’antidote à cette tentation, nous est donnée dans l’Évangile : c’est, ce que Jésus appelle la meilleure part, celle qui est réservée, non pas à une élite de contemplatifs cloîtrés, mais à ceux qui ont Jésus dans le cœur et qui se plaisent à l’écouter, à l’adorer, à l’imiter, pour lui ressembler dans sa douceur, son humilité, et finalement dans la paix qui l’habite en plénitude. C’est Marie-Madeleine au pieds de Jésus. Marthe qui a reçu de Dieu le don du service, est toute affairée aux tâches domestiques liées à l’hospitalité si chère au Seigneur ; mais elle perd la paix, et fait des reproches à Jésus : « cela ne te fait rien que ma sœur me laisse faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider »

La réponse de Jésus est sans équivoque. « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée » Sous-entendu : « elle est sereine et paisible parce qu’unie à moi dans la contemplation de ma Sainte présence et dans l’écoute de ma parole ; toi, tu as laissé l’agitation et le trouble gagner ton cœur, parce que ton action, toute généreuse qu’elle soit, n’est pas assez vécue dans l’union à ma personne » L’important n’est pas de beaucoup agir, car Dieu n’a que faire de nos œuvres ; il n’en a pas besoin ; bien plus important est d’être uni à Lui, pour le laisser agir en nous ; alors, ce que nous ferons, nous le ferons dans la paix et dans la joie, et non dans le murmure et l’insatisfaction.

Quel que soit l’appel qui est le nôtre, nous devons cultiver la « meilleure part » qui est l’union à Dieu, ce que Ste Thérèse de Lisieux appelle ces « regards jetés vers le ciel », « cet élan du cœur vers Dieu », qui nous fait tendre à la prière continuelle. Qui est uni à Jésus, sauve le monde, par sa prière et par sa croix unies à celles de Jésus. Celui-là peut dire, comme st Paul aux Colossiens : « ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église » en vue de sa gloire à venir. Prenons Marie chez nous, demeurons en sa compagnie, et nous grandirons imperceptiblement, par pure grâce, dans l’amour de son Fils, crucifié et mort pour nous, et nous ne vivrons plus pour nous-mêmes, mais pour Lui et pour l’accomplissement de son dessein de salut. Amen