
Homélie du Père Emmanuel-Marie :
La joie est le thème de ce 3ᵉ dimanche de l’Avent : « réjouis-toi, de tout ton cœur, bondis de joie, fille de Jérusalem » clame la 1ʳᵉ lecture ; « soyez toujours dans la joie » dit st Paul ; quant à l’Évangile, il se termine par cette phrase : « … il annonçait au peuple la Bonne nouvelle. » C’est bien la Bonne Nouvelle qui est le motif de notre joie ! la Bonne nouvelle du salut qui nous est annoncée par Jean-Baptiste : Il vient, Celui qui nous baptise dans la puissance du Saint-Esprit, afin que le monde donne son fruit de justice et de paix ! Même si tu es déjà baptisé, le Saint-Esprit frappe à la porte de ton cœur, et « Il vient toujours de manière nouvelle », nous disait le pape Jean-Paul II dans son encyclique sur le Saint-Esprit.
La principale recommandation qui nous est faite dans les textes de ce jour, est de ne pas craindre : « Tu n’as plus à craindre le malheur, dit le prophète Sophonie, le Seigneur est en toi » « Le Seigneur est proche, dit st Paul, ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, alors la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »
Autrement dit, c’est la prière, et la prière confiante, pénétrée d’action de grâce, qui ouvre les écluses du ciel et donne fécondité à toute notre vie, à sa dimension heureuse comme à sa dimension douloureuse ; les moments de consolations comme les moments de désolations, si nous les vivons avec Jésus, croyons qu’ils nous préparent un poids de gloire insoupçonné. La grande prière d’action de grâce par excellence, qui est le gage le plus sûr de notre paix présente et à venir, c’est la Sainte Messe, l’action de grâce du Christ au Père, son Saint Sacrifice offert pour la multitude ; aucune prière n’équivaut à la Messe.
Quoi qu’il en soit, ce ne sont jamais nos pratiques extérieures, même régulières, qui nous garantissent cette paix et cette joie, mais uniquement le désir sincère de nos cœurs d’aimer le Seigneur en nous efforçant de conformer notre volonté à la Sienne. C’est le sens qu’il faut donner à toutes les recommandations de Jean-Baptiste : Que devons-nous faire pour que le Christ vienne et fasse sa demeure en nous ? il nous faut respecter Dieu et avoir un grand désir de lui plaire, en refusant toute injustice, en refusant le mensonge et la fausseté. Il n’est pas facile d’être saint tant notre nature est blessée, marquée par l’orgueil et l’égoïsme, mais il est possible de désirer le devenir, en mettant notre confiance dans la grâce de Dieu qui est toujours là pour ceux qui la réclament, invoquant les secours de Jésus, de Marie, de l’Esprit.
Prenons la résolution de prier davantage et de tout vivre sous son Regard d’amour. Posons des actes concrets, car Jésus veut passer par nous pour répandre sa miséricorde. Ainsi, nous ne perdrons pas notre temps en paroles vaines ou en actions purement humaines ; laissons Dieu agir à travers nous par le Saint-Esprit, et le fruit surnaturel en sera la joie « Gaudete » une joie toute intérieure, une joie en Dieu qui brûle notre cœur. Amen