Homélie du Père Emmanuel-Marie :

Dimanche dernier, le Seigneur nous invitait à faire l’effort d’entrer par la porte étroite, la porte étroite de notre conversion, avant qu’elle ne se referme c’est-à-dire avant la fin du temps imparti pour nous convertir. Quand Jésus viendra, certains diront : « N’avons-nous pas mangé à ta table ? N’as-tu pas enseigné sur nos places ? » ce qui veut bien dire que notre présence à la messe n’est pas une garantie suffisante de notre participation à la gloire à venir. La messe est le trésor le plus saint qui nous soit donné, mais quel fruit peut-elle porter si nous y participons, sans y mettre notre cœur, par habitude, par tradition, ou pour retrouver les personnes que nous aimons ? C’est bien de venir à la messe si mon cœur y est présent ; si je fais mien tout ce qui se dit, se chante et se proclame.

Dieu regarde au fruit qui demeure en vie éternelle. Ce fruit, c’est l’état de mon cœur qui doit ressembler au Cœur du Jésus, doux, humble et rempli d’amour. La douceur, l’humilité, la charité… voilà ce qui doit animer nos pensées, nos paroles et nos actes. Ce sera d’autant plus le cas, si nous tendons à la prière continuelle du cœur. C’est ce cœur à cœur continuel qui permet à l’Esprit d’imprimer en nous l’humilité, plus intérieure qu’extérieure. Prier, c’est vivre toute chose sous le regard du Dieu de miséricorde, pour devenir de plus en plus conscient de l’infinie bonté de Dieu, comme de l’abîme de notre misère. « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé »

Plus nous prions avec un cœur ouvert et confiant, moins la réalité de notre misère nous effraie et plus grandit notre amour du Seigneur et notre désir de lui plaire. Alors quand survient l’épreuve ou la tentation, le ciel nous soutient et nous ressortons renforcés dans la foi, l’espérance et l’amour. S’il peut nous arriver de tomber, nous nous relevons. Telle est la vie que Marie nous apprend quand nous vivons sur ses genoux.