Homélie du Père Emmanuel-Marie :

Jean-Baptiste a préparé le chemin du Seigneur en proclamant un baptême de conversion avant que soit manifesté la première venue du Messie, une venue dans l’histoire, sous le règne de l’empereur Tibère, Ponce-Pilate étant gouverneur de la Judée et Hérode, roi de Galilée comme le précise saint Luc. Ce deuxième dimanche de l’Avent, comme le premier, nous tourne vers le second Avènement du Seigneur, et lors de ce grand Jour, ce ne seront plus seulement les habitants de la Judée, de la Galilée ou de Samarie qui le verront, mais « tout être vivant verra le salut de Dieu », non pas avec les yeux de la chair, mais avec les yeux de l’âme, par la puissance du Saint-Esprit.
Cet avènement glorieux dont nous ne pouvons nous figurer ce qu’il sera – car il y a une part d’inconnu et de mystère – nous savons à travers les Ecritures, qu’il sera un Jour merveilleux, un Jour de grande fête, comme le chante le psalmiste, un Jour de consolation où ceux qui ont semé dans les larmes en ce siècle de tribulations, de détresse, de péché, moissonneront dans la joie, ceux qui étaient captifs de leurs faiblesses, de leurs péchés reviendront à Dieu, reviendront à Sion, c’est à dire à l’Église, parce que le Seigneur, avant de venir comme Juste Juge, vient d’abord comme Roi de miséricorde. Le Jubilé 2025 est porteur de cette espérance, et la restauration de Notre-Dame de Paris est un signe de ce que le Seigneur va faire de nos cœurs noircis par la tristesse du péché. Elle est aussi un signe de ce que le Seigneur va faire de la France dont Il n’a pas oublié l’élection, et qui va retrouver sa vocation de Fille aînée de l’Église au coeur des nations. Ecoutons le prophète Baruc qui nous dit : « Debout ! Tiens-toi sur la hauteur, regarde vers l’Orient » cad attends le Soleil de justice qui va se lever, et ne suis pas les faux prophètes qui piétinent la loi de Dieu et qui te disent : « suis-moi et avec moi le monde changera. » Non, seul le Christ sauvera le monde. Attends-le !
Aujourd’hui, avec Jean le Baptiste, notre Mère l’Église nous appelle à l’attendre en préparant le chemin de sa Seconde Venue qui sera glorieuse et qui s’accompagnera d’un Jugement de l’état de nos âmes. C’est pourquoi notre intérêt est d’être trouvés purs et irréprochables lors de ce grand Jour, comme le dit Saint Paul aux Philippiens. Cela ne veut pas dire sans défauts, mais cela veut dire continuellement lavés, purifiés par notre vraie vie en Dieu. Nous avons besoin de Jésus. Il nous est donné en Eglise, à travers sa Sainte Liturgie, à travers ses enseignements, à travers ses sacrements ; Jésus nous est donné à travers l’effort de conversion de chacun de ses membres. Et cette conversion, consiste à quitter notre robe de tristesse et de misère, c’est à dire notre vieil homme plein de convoitises pour revêtir la parure de la gloire de Dieu qui est le Saint-Esprit qui vient en nous chaque fois que nous faisons sa volonté sainte, ou qu’en enfant prodigue nous reconnaissons nos fautes et que nous nous jetons dans les bras de sa miséricorde. En fait, cela c’est chaque jour que nous devons le faire, car chaque jour nous péchons. « celui qui dit qu’il n’a pas péché est un menteur » (1 Jn 1, 8).
Avec Jean-Baptiste, préparons le chemin au Seigneur, en nous décidant à vivre chaque jour quatre points qui commencent par la lettre P. 1er point : P comme prière, 2e point : P comme partage, 3e point P comme pénitence, 4e point P comme paix. La prière nous met dans une juste relation à Dieu, le partage nous met dans une juste relation à nos frères, la pénitence nous met dans la juste obéissance à ses commandements, « faire pénitence » c’est obéir à ses commandements, et la paix est le fruit de notre recherche de communion avec Dieu et avec nos frères. Veillons à ces 4 points, prière, partage, pénitence, paix, et ce Grand Jour du salut de Dieu ne nous surprendra pas pour notre confusion, mais nous comblera de joie et d’allégresse, car il fera disparaître de nos cœurs tout germe de découragement (tout ravin sera comblé), tout germe d’orgueil (toute montagne sera abaissée), tout germe de mensonge et de corruption (les passages tortueux deviendront droits). Amen