30ᵉ dimanche du T. ord. C

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  • Dernière modification de la publication :26 octobre 2025

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Homélie du Père Emmanuel-Marie :

Dimanche dernier, le Seigneur nous enseignait sur la nécessité de la prière persévérante. Aujourd’hui la prière est encore à l’ordre du jour :deux hommes prient dans le temple ; deux hommes qui croient en Dieu et qui ont une relation avec lui, par le dialogue ; c’est une définition de la prière : dialoguer avec Dieu, en parole ou en pensée… Pourtant, un seul atteint son but. Le but de la prière est de toucher le Cœur de Dieu, pour qu’il déverse sur nous ses torrents de grâces. Or que constatons-nous ? Des deux hommes, celui qui touche le Cœur de Dieu, c’est le pécheur notoire, et non le fidèle qui répond aux obligations de la loi et du culte. Autrement dit : ce ne sont pas nos œuvres, ni notre bonne moralité qui nous ouvre le ciel, mais l’amour gratuit de Dieu qui ne craint pas notre condition de pécheur.

Attention, ce n’est pas le péché qui émeut le Cœur de Dieu, mais le repentir du pécheur. Le publicain garde la tête baissée et se frappe la poitrine. Il reconnaît ses fautes et il désire s’en sortir en implorant miséricorde : Le voilà le secret qui ouvre les écluses du ciel. Un chrétien fidèle au culte, fidèle à la prière, fidèle à ses liens conjugaux, fidèle à payer son denier du culte, le fidèle bien sous tout rapport dans son travail professionnel, etc. s’il est incapable de se reconnaître pécheur et de demander pardon à Dieu pour ses fautes, pensez-vous qu’il sera en bonne posture pour le ciel ? Vraisemblablement pas… Il faut savoir demander pardon à Dieu et à ses frères. C’est cette humilité qui fait craquer le Bon Dieu.

Il ne s’agit pas pour autant de minimiser l’importance des bonnes œuvres. Ben Sirac le Sage nous dit dans la première lecture : « Celui qui sert Dieu de tout son cœur, sa prière parvient jusqu’au ciel » (Si 35,16). Donc vive les bonnes œuvres !, mais à condition que ce soit « de tout son cœur », c’est-à-dire motivé par l’amour. Dieu ne regarde pas aux choses que nous faisons pour Lui ou pour les autres, il ne regarde qu’à l’amour que nous mettons dans ce que nous faisons. Car c’est l’amour qui sauve et rien d’autre. Et à ce niveau-là, nous sommes tous des pauvres… Qui peut prétendre aimer de tout son cœur ? On manque toujours d’amour. C’est pourquoi c’est notre intérêt de confesser nos manquements et d’implorer sans relâche la miséricorde du Seigneur.

St-Paul dit à Timothée : « je suis resté fidèle, je n’ai plus qu’à recevoir la récompense du vainqueur ». À quoi est-il resté fidèle ? Aux préceptes de la loi de Moïse ? non. Il est resté fidèle au Christ, qui, peu à peu, l’a libéré de ses péchés. À la différence du pharisien de l’Évangile qui énumère toutes ses bonnes œuvres, st Paul, lui, ne s’attribue aucun mérite : « le Seigneur m’a assisté » ; « il m’a rempli de force » ; « il m’a arraché de la gueule du lion » ; « c’est lui qui me sauvera, c’est lui qui me fera entrer dans son Royaume céleste ». St-Paul met sa confiance, non en lui-même, non en ses œuvres, mais en Jésus-Christ et en son infinie miséricorde.

Il nous faut apprendre à prier comme des pauvres qui attendent tout de Dieu et de sa grâce, et qui ne s’attribuent pas le bien qu’ils font. Ce n’est pas moi, c’est le Seigneur. Pourquoi le Ciel nous demande-t-il de dire le chapelet chaque jour ? Parce que le chapelet est la prière du pauvre, qui garde la tête baissée, qui passe par la Maman, espérant qu’elle rendra sa prière présentable au Seigneur. Alors que le mois du Rosaire s’achève, nous allons entrer dans le mois de prière pour les défunts. Prions le chapelet pour nos défunts, ils peuvent en avoir besoin pour s’élever plus vite jusqu’à la gloire du ciel.