
Homélie du Père Emmanuel-Marie :
Jésus nous enseigne aujourd’hui l’essence de la vie chrétienne qui est de croire, d’espérer et d’aimer : la foi, l’espérance, la charité, ce que l’on appelle dans notre catéchisme les « vertus théologales » parce qu’elles nous sont infusées par Dieu lui-même, dans la prière et la vie sacramentelle, pour nous unir à Lui.
La foi est ce qui nous fait adhérer à la Vérité qui est Jésus-Christ : Je crois, Seigneur, en toi, en ta parole, en tout ce que tu nous enseignes, par notre Mère l’Église. La foi nous est donnée en germe au baptême grâce à la foi de nos parents, et elle grandit à travers notre vie de prière, notre assiduité à nous nourrir de Sa Parole, et de Ses sacrements. Jésus nous dit dans l’Évangile, que la foi, même toute petite comme une graine de moutarde, nous obtient l’impossible, car ce qui est impossible à l’homme, est possible à Dieu.
La première lecture tirée du livre du prophète Habacuq nous parle de l’espérance : le prophète interroge le Seigneur : « Mais pourquoi y a-t-il un tel déchaînement de violence et de mal, et pourquoi tu ne réponds pas à nos prières ? ». Beaucoup d’entre nous se posent de telles questions aujourd’hui. Dieu répond au prophète en l’invitant à l’espérance qui ne déçoit pas. « La vision que tu as eue de la fin des malheurs se réalisera à l’heure fixée par Dieu ». L’âme droite qui souffre, attend dans l’espérance l’heure de sa délivrance, mettant en Dieu sa confiance. L’espérance est ce qui nous fait désirer Dieu et le bonheur qu’il nous promet. C’est la vertu qui nous fait tenir dans l’adversité, parce que Dieu est fidèle et parce qu’Il est bon.
L’espérance est inséparable de la foi, et ces deux vertus produisent l’Amour. L‘Amour c’est le fruit, c’est la vertu qui nous fait aimer Dieu pour lui-même, et notre prochain pour l’amour de Dieu. C’est l’Évangile, la parabole du serviteur qui se dépense sans compter pour son maître particulièrement exigeant, et qui n’en est pas amère pour autant, parce qu’il l’aime, et qu’il sait dans la foi qu’il lui doit tout, « la vie, le mouvement, l’être » dit St Paul. Demandons à la Vierge Marie, Épouse du Saint-Esprit, notre Mère et notre éducatrice dans la foi, l’espérance, et l’amour, de nous obtenir de grandir dans cette vie surnaturelle qui nous rend fort dans le combat, et nous fait travailler au salut de la multitude. Qu’elle nous apprenne la fidélité dans les petites choses, pour le bon plaisir de Dieu. Ainsi nos actes auront une portée infinie.