4ᵉ dimanche de Pâques C

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  • Dernière modification de la publication :13 mai 2025
2025 05 11le bon pasteur

Homélie du Père Emmanuel-Marie :

En ce dimanche du Bon Pasteur qui est la Journée mondiale de prière pour les vocations, rendons grâce pour le nouveau successeur de Pierre que l’Esprit Saint nous a donné si rapidement, défiant tous les pronostics. Qu’il est bon de sentir que notre Église n’est pas qu’une institution humaine, mais qu’elle est conduite par le Saint-Esprit lui-même. Rendons grâce pour ses premières paroles qui sont celles du Prince de la Paix : « Que la paix soit avec vous ! » nous a-t-il dit : il sera un pacificateur face aux tensions actuelles dans l’Église et dans le monde, rendons grâce pour ce pasteur dont la devise est : In illo uno unum : « En Celui qui est un, soyons un ». Il sera un pape unificateur de l’Église. Sera-t-il le pape de l’unité retrouvée entre catholiques, orthodoxes et protestants ? Espérons-le et prions le Saint-Esprit pour cela. Accueillons-le comme « notre doux Christ sur la terre » comme disait sainte Catherine de Sienne et prions pour lui.

Dans ce court passage d’Évangile, Jésus fait une promesse extraordinaire : Il promet que ses brebis ne périront pas, que « personne ne les arrachera de sa main, ni de la main du Père », parce que le Père et Lui sont un. Un seul et même Dieu avec le pouvoir de leur donner la vie éternelle. C’est la Bonne nouvelle de l’Évangile, car la vie éternelle n’est pas la prolongation interminable de cette vie que nous connaissons, ce serait une mauvaise nouvelle, mais une vie autre, délivrée du péché, de la souffrance et de la mort, une vie immergée en Dieu, baignée d’Amour, puisque Dieu est Amour. Mais vous savez que l’amour suggère une réciprocité ; il nécessite de la part des brebis une prédisposition, une ouverture du cœur, car l’Amour ne peut pas s’imposer de manière tyrannique. À quoi reconnaît-on cette ouverture du cœur ? Jésus le dit dans l’Évangile : « Mes brebis écoutent ma voix ». « Écoute », c’est le premier mot du 1er commandement. L’Amour du Seigneur est pour toutes ses créatures, juifs, grecs, esclaves, hommes libres, païens. Il ne fait pas de différence entre les hommes créés à son image. La Bible dit qu’Il fait lever son soleil sur tous, les bons comme les méchants, il fait tomber la pluie sur tous. Mais les brebis peuvent fermer leur cœur, et ne plus écouter leur Maître. On le voit dans les Actes des Apôtres où les juifs, d’abord désireux d’entendre Paul et Barnabé, finissent par s’agiter, par les agresser verbalement et finalement par les expulser. Soyons de ceux qui écoutent avec bienveillance le successeur de Pierre qui nous est donné.

L’Amour que Jésus donne, réclame une réponse d’amour. À chacun Jésus donne le pouvoir de l’aimer, de le chercher, et de le suivre, mais il est toujours possible d’endurcir son cœur. Qu’est-ce qui contribue à endurcir le cœur, au point de ne plus écouter le Maître qui est Dieu ? La convoitise, les séductions du monde. Elles nous font devenir chèvres au lieu d’être des brebis dociles. Nous connaissons tous l’histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, « Blanchette » a choisi de quitter la clôture, et de s’éloigner de son maître, pour grimper dans la montagne et jouir de la création. Elle reste sourde aux appels de son maître, et elle finit tragiquement, dévorée par le loup. Ce conte finit mal, mais dans l’Évangile, la parabole du fils prodigue, dont ce conte se fait l’écho, finit bien, Dieu merci.

En ce monde, nous sommes sollicités par mille feux illusoires qui peuvent nous séduire, avec maintenant l’intelligence artificielle qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail. Mais le Seigneur nous envoie le pasteur qu’il nous faut, héritier de Léon XIII qui fut le père de la doctrine sociale de l’Église. Rappelons-nous que les épreuves que nous souffrons en cette vie deviennent supportables si nous les vivons avec notre Seigneur qui est le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Si nous restons attachés à sa grâce, les épreuves inévitables n’entameront pas notre joie profonde qui vient des consolations du Seigneur qui a déjà remporté la victoire sur le mal. Laissons le Sang de l’Agneau blanchir nos robes, c’est-à-dire nos âmes, nos cœurs à la source de la prière et des sacrements comme le rappelle l’Apocalypse, « nous n’aurons plus faim, nous n’aurons plus soif parce qu’au contact du Seigneur, les feux de la concupiscence s’éteignent et ses fléaux ne nous accablent plus, car Dieu lui-même essuie toute larme de nos yeux. Le Seigneur le fait dès à présent, si nous le suivons de près, avec Marie à nos côtés. Amen